Société à mission : comment définir ses objectifs opérationnels et son plan d’action ?
9/11/2022
Vous avancez sur le chemin de la société à mission. Vous avez rédigé votre raison d’être et vos objectifs statutaires. Prochaine étape : définir ses objectifs opérationnels et son plan d’action. Il est en effet temps de faire vivre sa mission en la déclinant dans l’opérationnel. Nous vous donnons notre méthodologie pour vous guider pas à pas dans cette étape !
Pourquoi établir des objectifs opérationnels ?
D’après l’arrêté du 27 mai 2021, l’Organisme Tiers Indépendant (OTI) regardera lors de la vérification de votre qualité de société à mission, s’il existe des « objectifs opérationnels ou indicateurs clés de suivi et de mesures des résultats atteints par la société à la fin de la période couverte par la vérification pour chaque objectif ».
L’OTI veillera :
- au fait que l’objectif opérationnel exprime bien un résultat à atteindre ;
- à la cohérence de la déclinaison opérationnelle de la mission :
- l’ensemble des notions/thématiques/sujets mentionnés dans l’objectif statutaire doivent être retrouvés dans les objectifs opérationnels ;
- la cohérence entre l’objectif opérationnel et l’indicateur qui permet d’en mesurer la bonne atteinte.
Si le premier critère n’est pas rempli, l’OTI ne pourra conclure pour l’objectif opérationnel, et de facto, pour l’ensemble de l’objectif statutaire. Or, vous aurez pour obligation de publier son avis de manière publique pendant 5 ans.
Qu’est-ce qu’un objectif opérationnel pour une entreprise à mission ?
Les objectifs opérationnels découlent des objectifs statutaires. Ils les concrétisent et les rendent opposables. Leur définition est donc une étape importante : ils vous donneront la ligne de conduite à suivre pour vos actions.
A noter : les objectifs opérationnels ne doivent pas être inscrits dans vos statuts.
Un objectif opérationnel doit pouvoir être qualifié de SMART. Il doit donc être :
- Spécifique : il traite les principaux thèmes identifiés dans l’objectif statutaire ;
- Mesurable : il peut être suivi par un indicateur ;
- Ambitieux : il faut qu’il y ait une cible à atteindre ;
- Réaliste : il pourra être atteint ;
- Temporellement défini : l’atteinte de l’objectif a une échéance définie.
La déclinaison de nos objectifs statutaires en objectifs opérationnels
A noter : Nous avons opté pour une échéance temporelle « d’ici 2025 » mais il est également possible de se fixer des objectifs à « atteindre chaque année ». De même, nous avons choisi des objectifs chiffrés (« atteindre X% »). Sachez que l’objectif peut aussi se traduire par la mise en place d’un processus (ex : réaliser un bilan carbone).
Rédiger ses objectifs opérationnels en 4 étapes
- Prenez chacun de vos objectifs statutaires et demandez-vous comment vous allez mesurer l’atteinte de celui-ci ;
- Choisissez une cible qui challengera votre entreprise et qui l’engagera dans une démarche d’évolution ;
- Questionnez-vous sur la plausibilité de votre ambition ;
- Déterminez la date à laquelle vous serez parvenu·e à votre but.
Exemple :
Si on prend l’exemple de notre objectif statutaire « Diminuer nos émissions de gaz à effet de serre par personne », lors d’une première étape de brainstorming, nous pourrions écrire quelques idées qui en découleraient :
- Faire un bilan carbone cette année ;
- Avoir un taux d’émissions de CO2 de 2,5 tonnes par personne ;
- Diviser par 3 nos émissions de CO2 en 2025 ;
- Déployer des dispositifs de limitation d’émissions carbone chaque année.
Si nous reprenons les caractéristiques citées précédemment, nous pouvons nous apercevoir que le premier objectif proposé pourrait être un objectif opérationnel mais celui-ci devra être changé pour les années qui suivent. Le deuxième objectif statutaire n’a pas d’indicateur de temporalité. Le troisième répond à l’ensemble des critères, c’est pourquoi il constitue notre objectif opérationnel pour cet objectif statutaire. Enfin, le dernier n’est pas mesurable.
Comment déterminer son plan d’action de société à mission ?
Chacun des objectifs opérationnels devront être accompagnés de la mise en œuvre d’actions (activités, projets, etc.) et de moyens adéquats (humains, financiers, matériels, etc.) pour justifier de la bonne trajectoire de l’atteinte de ces derniers. L’OTI vous demandera des preuves qui pourront en attester.
Voici les étapes pour construire sa feuille de route :
- Définissez les actions qui vous permettront d’avancer vers chaque objectif opérationnel. Les questions suivantes vous aideront dans votre démarche : Quelles actions souhaitez-vous mettre en place pour accomplir votre objectif opérationnel ? Quelles sont les étapes intermédiaires pour atteindre votre objectif ?
- Déterminez pour chacune des actions et étapes intermédiaires, les moyens à mobiliser. Vous pourrez vous interroger sur les investissements à effectuer (financiers, matériels, outils) pour atteindre votre objectif ? Retenez que les moyens devront être adéquats.
- Etablissez une date de lancement et une date limite.
- Nommez un·e chef·fe de projet qui pilotera l’action.
- Listez les personnes ou services qui contribueront au projet.
- Suivez l’état d’avancement des actions : non démarré, en cours ou terminé.
- Regroupez les preuves (attestation de formation, tableau de suivi des consommations, bilan carbone, etc.) qui vous permettront de justifier la mise en place de moyens nécessaires à l’atteinte des objectifs.
Votre plan d’action pourra prendre la forme suivante :
Exemple de feuille de route
Le plan d’action dans le rapport de mission
Il existe différentes manières de présenter sa feuille de route dans le rapport de mission. En effet, aucun schéma n’est imposé mais certains éléments sont obligatoires.
Chaque objectif statutaire doit exposer son ou ses objectif(s) opérationnel(s) qui y sont rattaché(s) ainsi que les actions qui permettent d’atteindre celui-ci ou ces derniers.
Rédigé par Lauriana Hok et Luca Marée
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